âJe suis issu dâun quartier assez difficile oĂč bien parler est plus une tare quâautre chose.â
Le documentaire âĂ voix hauteâ, sorti en 2017 et disponible actuellement sur Netflix dĂ©voile la prĂ©paration de jeunes Ă©tudiants Ă Eloquentia, un concours dâĂ©loquence organisĂ© chaque annĂ©e en Seine Saint-Denis et accessible Ă tous, sans discrimination dâorigine, de sexe, dâorientation sexuelle, de religion ou dâopinion politique. AuprĂšs dâavocats et de professionnels du spectacle, ils apprennent tous les ressorts de lâart de la rhĂ©torique, affinent leurs arguments, perfectionnent leurs postures et ⊠dĂ©couvrent leurs voix/voies.
– Que ce soit Elhadj, engagĂ© pour lâĂ©ducation en Afrique et qui a vĂ©cu quelques temps dans la rue ; Eddy qui fait jusquâĂ 6h de route par jour pour se rendre Ă la fac et dont le rĂȘve est de devenir comĂ©dien ou encore LeĂŻla, militante sur les questions de genre/racisme et qui rend un hommage poignant Ă Ibrahim Qachouch, dont les cordes vocales ont Ă©tĂ© arrachĂ©es, sous le rĂ©gime de Bachar El Assad – ils ont tous une certitude : la parole est une force.
âĂ voix hauteâ est un acte militant au nom de la libertĂ© dâexpression.
En complĂ©ment et parce que ces mots rĂ©sonnent, je vous invite Ă (rĂ©)Ă©couter l’interview d’Abd Al Malik. Il se confie au micro d’Augustin Trapenard et raconte son art de la rĂ©volte et son hommage Ă Albert Camus.
Portrait envoûtant.
Podcast
Abd Al Malik Ă voix haute – Boomerang, Augustin Trapenard
Emission du 9 juin 2020
« Lorsque jâai compris que notre destin Ă tous Ă©tait commun, ma rĂ©volte Ă©tait claire, et elle est passĂ©e par les mots. Camus nous dit que « mal nommer les choses, câest rajouter Ă la misĂšre du monde » : lorsquâon dit, on donne vie. »
