« Quand je serai grande, je serai une fille », c’est ce que répète Sasha, depuis qu’elle a 3 ans. Dans ce documentaire remarquable, Sébastien Lifshitz entre avec délicatesse et bienveillance dans le quotidien de Sasha, petite fille prisonnière de son corps de garçon.
Sasha souffre d’une dysphorie de genre et pour laquelle elle est accompagnée par des pédopsychiatres, elle ne se sent pas juste une petite fille, elle est une petite fille.
Dans son quotidien, il existe deux Sasha qui se déchirent : celle à la maison où elle enfile une robe de princesse, joue à la poupée et rit aux éclats et celle de l’école ou du cours de danse classique où elle est obligée de s’habiller et de se “conduire comme un garçon”… “Petite fille” est le récit de son combat et de celui de sa famille qui lutte sans relâche pour que son entourage, à commencer par l’école publique, son Directeur et ses enseignant.e.s l’acceptent telle qu’elle est.
Le portrait de Karine, la mère de Sasha est tout aussi bouleversant que celui de sa fille courageuse et résiliente. Karine avoue avoir désiré une fille alors qu’elle était enceinte et se persuade que cela a eu des conséquences sur sa grossesse et sur Sasha. Malgré les mots rassurants de la spécialiste qui lui assure qu’il n’y a aucun lien, elle n’arrive pas à se défaire de ce sentiment de culpabilité, que l’on entrevoit en filigrane durant tout le documentaire. Malgré les obstacles administratifs et les souffrances quotidiennes de Sasha, cette mère-guerrière se bat avec une force prodigieuse pour lui donner l’enfance qu’elle mérite.
“Petite fille” est l’un des documentaires les plus poignants que j’ai vu récemment, merci à mon ami @flomanelli qui l’a glissé dans une de ses stories et grâce à qui je vous en parle aujourd’hui.
Disponible jusqu’au 30 janvier sur Arte.tv.
Entre 2 tasses de thé 