Tiffany McDaniel a mis vingt ans à écrire le roman Betty, inspiré de l’histoire de sa mère. Pour elle, “Ce livre est à la fois une danse, un chant et un éclat de lune, mais par-dessus tout, l’histoire qu’il raconte est, et restera à jamais, celle de la Petite Indienne”.
La Petite Indienne, c’est Betty Carpenter, née dans les années 50 en Ohio aux États-Unis, d’un père de descendance Cherokee et d’une mère blanche. Elle est la narratrice du roman et nous happe littéralement dans les joies et les peines de cette famille de huit enfants.
Après quelques années d’errance, Betty et sa famille s’installent à Breathed, dans une maison délabrée près de la rivière. La petite fille aurait pu avoir une enfance tout à fait ordinaire où l’insouciance est la règle mais elle est malheureusement confrontée à la violence : celle de ses camarades à l’école d’une part, qui refusent de jouer avec elle parce qu’elle a la peau trop brune mais plus cruelle encore, celle de sa mère perturbée et instable, qui a été abusée sexuellement lorsqu’elle était enfant.
Pour affronter ses démons et ceux de sa famille, Betty écrit et enterre ses histoires dans des bocaux au fond du jardin. Ses moments de joie, c’est avec ses frères et sœurs qu’elle les partage mais surtout avec son père Landon avec qui elle entretient une relation fusionnelle. Ce père, c’est son héros, celui qui connaît la nature mieux que quiconque, qui contemple inlassablement les étoiles, qui fabrique son propre alcool et ses décoctions apaisantes et qui lui conte les légendes magiques de ses ancêtres Cherokee.
Malgré les passages sombres, ce roman est une parenthèse enchantée et lumineuse. Tiffany McDaniel écrit ici une fresque familiale inoubliable avec un hommage vibrant à sa mère.
« Betty », de Tiffany McDaniel, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par François Happe, Gallmeister, 720 p., 26,40 €, numérique, 18 €
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